Théorie de la motivation – structure, stimulus et soif de reconnaissance

Le cerveau humain ne peut se déployer que dans une niche sociale et affective propre à l’espèce. Il a besoin de stimulation, de jeux, de contacts, de mots, d’échanges, de bousculades, de gestes d’affection, de disputes et de confrontations avec ses semblables pour se développer.

Dortier – Sciences Humaines n° 310 – jan 2019 

Si l'enfant n'est pas caressé sa moelle épinière se flétrit.

Chez les bébés, la privation de caresses et de contacts normaux avec les humains (ce que René Spitz appelle la carence émotionnelle) provoque directement ou indirectement une détérioration physique et mentale.

Berne – Structure et dynamique des organisations et des groupes

Les 3 soifs, stimulus, reconnaissance et structure sont des besoins existentiels

Le besoin de stimulus

Berne choisit le mot «stroke» pour parler de ce besoin du bébé. Ce mot se traduit par caresse ou coup. Il semble évident qu’il vaut mieux caresser un bébé que de lui donner des coups, mais l’idée sous-jacente est qu’il vaut mieux recevoir des coups que d’être totalement isolé de l’espèce humaine. Des études sur les «enfants-placards» ont montré qu’après 20 mois de carence affective, les dommages sur le cerveau provoquent des séquelles irréversibles.

Le besoin de reconnaissance

Maslow parle du besoin d’appartenance, Herzberg le qualifie comme étant un facteur de motivation. Berne parle de besoin de reconnaissance et tous parlent du même sujet. L’être humain est un être social et a besoin de contacts avec ses pairs. L’isolement entraîne des maladies psychiques et dans les pays ayant aboli la peine de mort, cela devient la punition la plus sévère.

Le besoin de structure

Les parents connaissent bien la soif de structure, notamment pendant les dimanches d’hiver où il n’y a pas grand-chose à faire : «Maman, je m’ennuie…». Il faut alors trouver une activité pour occuper le temps de l’enfant. Dans les entreprises les managers ont aussi ce rôle de répartition de l’activité. Cela contribue à la motivation des collaborateurs. Il arrive qu’au moment de la retraite certaines personnes se sentent perdues, en manque de structure.

L'évolution des besoins existentiels

Le bébé a besoin d’être caressé, pris dans les bras de sa mère pour se sentir aimé et s’épanouir. C’est la soif de stimuli, comparable aux besoins physiologiques tels que le besoin de nourriture ou d’oxygène.

À l’âge adulte, le besoin de caresses n’est plus physique mais psychique, il s’agit de reconnaissance. Hautement apprécié, ce besoin se matérialise quand des gens qui se connaissent et s’apprécient se rencontrent ; ils commencent par se dire bonjour.

Pour avoir le plus de contacts sociaux possibles, les gens ont besoin de structurer leur temps ou que quelqu’un s’en charge à leur place : c’est le besoin de structure.

Question

Qu'est-ce que l'hospitalisme ?

Aussi appelé le syndrome des pouponnières, il désigne un syndrome de régression mentale que développe les enfants en carence affective. Il a été observé pour la première fois par le psychanalyste René Spitz.